dimanche 26 décembre 2010

Le risque de crue

Le risque de crue.On en parle aux JT, et sur Internet:



capture d'écran du portail de SFR aujourd'hui.
Une vidéo de l'INA pour illustrer:



On peut aussi visionner 12 vidéos d'actualité qui montrent que la hantise de la crue court sur tout le siècle (comme si on en rêvait secrètement) sur cette page: PARIS SOUS LES EAUX 19/01/2010

Voilà une bonne occasion de relire le billet sur la crue écrit il y a presque un an

Presque tous les liens fonctionnent et sont d'actualité.
On peut par-exemple consulter le niveau de la Seine à Melun, en temps réel, et observer le niveau des fleuves les plus proches...Sur cette page : VIGICRUE.

Sur ce tableau, nous voyons que la Seine à Melun était à 3 mètres 28, il y a trois jours, le 23 décembre, et que ça monte, ça monte: à 13 h aujourd'hui, 3 mètres 83, soit 55 centimètres en trois jours...conséquence de la fonte des neiges. Et je ne sais pas chez vous, mais dans le jardin, c'est encore loin d'être complètement fondu.
D'après le tableau portant sur 7 jours, on se rend compte que la montée des eaux s'est accélérée ces trois derniers jours. Le 19 décembre, on en était à seulement 3 m 24.

Rien de dramatique apparemment:
A l'aval, sur l'Yonne et la Seine, les crues sont habituelles pour la saison. La crue de la Marne est habituelle pour la saison et ne créera pas de dommages particuliers.
on peut lire sur cette page, les prévisions pour la Seine moyenne:
La hausse des niveaux peut entraîner des débordements.

Cotes observées à 13h00 sur la Seine moyenne :
- Montereau : 2,54 m (tendance à la hausse)
- Saint-Mammès : 5,12 m (tendance à la hausse)
- Melun : 3,83 m (tendance à la hausse)
- Corbeil : 3,09 m ( tendance à la hausse)

Prévisions :
Hausse modérée et régulière pendant la journée
La cote de 4,00 m ne devrait pas être dépassée à Melun Source
Le billet du 16 janvier 10 ne prenait pas en compte la neige qui n'a pas encore fini de fondre.
Le risque de crue était surtout corrélé à des pluies abondantes en amont de la Seine, dans le Morvan et en Bourgogne. Les sols sont gorgés d'eau, l'évaporation étant faible à cette période de l'année, l'eau grossit la Seine qui finit par inonder Paris.
Qui sait, nous sommes peut-être en présence d'une situation inédite, qu'aucun modèle n'a prévu, qui échappe aux scénarios imaginés par les experts...

Voici quelques photos où on voit la Seine qui déborde sur l'ENS de Livry sur Seine et dans les champs, prises dimanche après-midi (images cliquables).






Voici les liens (profitons de cette source d'information en libre accès et passionnante et n'hésitez pas à sauvegarder sur votre disque dur, les liens et les fichiers disponibles ne le restent pas aussi longtemps qu'on le croit) :
Centenaire 1910, le site de la grande crue, avec toutes ses photos d'époque. Passionnant.


Le fond photographique de la crue 1910, photos hautes définitions pour les expositions

Le service de navigation de la Seine qui chapeaute la prévision des crues


Par-contre, un lien qui ne fonctionne plus, celui de la préfecture de police, où est passé le Le Plan de Secours Spécialisé Inondation Zonal ?

jeudi 16 décembre 2010

Pluie d’automne sur Hurlevent

Menée par Patrick, la rando du 6 novembre 2010 partait d'Arbonne-la-Forêt et entrait dans le massif jusqu'au point de vue de Hurlevent.
Arbonne, petite commune rurale de 1508 hectares et 600 habitants –les Arbonnais- devenue péri-urbaine dans les années 80, tire son nom du chevalier Gilles d’Arbonne qui était seigneur des lieux vers 1210. Le point de départ sur Street View, bonne occasion d’une visite virtuelle du village.

hurlevent2b

Rocher des Sablons, l'Isatis, route du Louvard, Basses-plaine, Hautes-plaine, point de vue de Hurlevent…: toute une toponymie suggestive, le rêve commence souvent avec la lecture de la carte ONF. Elle incite déjà au voyage avec ses symboles, minuscules pattes d’oie sur papier qui représentent un décor forestier au relief changeant. Dans cette zone riche en endroits remarquables voisins les uns des autres, les randonneurs reverront le rocher de Corne Biche, avec la fameuse Tour de la Vierge, déjà visitée en mai : http://falrc2.blogspot.com/2010/05/samedi-15-mai-2010.html, avec déjà de très belle mares.

Eglise st-Eloi_Arbonne-la-Forêt (2)Eglise st-Eloi_Arbonne-la-Forêt (3)

Point de départ : L'église Saint Éloi du nom du patron des orfèvres à la cour de Clotaire II dont il devient le trésorier. Il y a une statue en bois polychrome de ce saint dans l'église où il est représenté en forgeron, avec une enclume. Il finira évêque de Noyon.

Cette église de plan rectangulaire a été édifiée au XIIIe siècle. Le chevet droit est percé de trois fenêtres en ogive et le clocher est couvert d'un toit en bâtière. Toutes les voûtes son en pierre. Dans le chœur et la nef, les arcs retombent sur des colonnes surmontées de chapiteaux à crochet. Les fenêtres de l'abside et les chapiteaux sont des éléments caractéristiques du XIIIème siècle. L'édifice a été remanié au XVème et au XVIe siècle. (Source: «Le patrimoine des communes de la Seine-et-Marne »,)

vers les Hautes-Plaines

Chaque randonnée apporte son atmosphère particulière, selon les lieux traversés et les saisons...Et si une saison est particulièrement propice aux couleurs profondes, accentuées, c'est bien l'automne à maturité, surtout si la pluie s'en mêle, ce genre de pluie insistante, persistante...

cirés forêt de FontainebleauRoute du Loup

Autour du sol jaunissant, les formes grésifiées tapies au milieu des arbres de la forêt de Fontainebleau.

Novembre, couleur chaudes avivées par une pluie froide qui détrempe les chemins et les randonneurs.

On enfile les cirés, les imperméables et les silhouettes encapuchonnées (comme lors de cette randonnée sur la lande d'Apremont au début de l'année) s'enfoncent entre les blocs gris, les fougères qui tournent au roux éteint, les écorces luisantes où les vert du lichen se détachent et le jaune des feuilles de bouleau, comme un dernier sursaut avant les couleurs ternes de l'hiver..

mare des Hautes Plaines (1)mare des Hautes Plaines (2)

Mare des Hautes Plaines, bordée d'ajoncs, et son écosystème, monde microscopique et rare. On a déjà vu la faune et la flore autour des mares sur le billet samedi-15-mai-2010.html.
Pin sur rocher

Un pin sylvestre qui semble avoir poussé dans un bloc taillé par quelque Cyclope.


point de vue Hurlevent retouchéAutomne sur Hurlevent


Point de vue de Hurlevent .La dalle de grès émerge des fougères roussies, nous sommes au cœur du temps, même si la forêt se transforme sans cesse sur ces sols pauvres et calcaires.

Chêne hybride_arbre remarquable (4)Chêne hybride_arbre remarquable (3)

Les randonneurs rencontrent un arbre remarquable tout tordu. Il s'agit sans doute de la “forme rampante et tortueuse” répertoriée dans le catalogue des arbres remarquables de la forêt de Fontainebleau (9 €): un chêne hybride de sessile et pubescent, parcelle 771 , à 60 mètres à l'Ouest du X des routes du Long Boyau et des semis. (p.45 du guide)
Son écorce se crevasse vite et profondément en formant des réseaux rectangulaires. C'est une essence exigeante en lumière et en chaleur estivale, supportant le froid et la sècheresse, se plaisant sur les sols calcaires.

Chêne hybride_arbre remarquable (1)

Et le retour, au chaud ! En espérant que le lecteur ait apprécié la rando et les photos (d’Yves Jouas & Patrick Bouvier).

dimanche 5 décembre 2010

Engin de guerre en forêt de Fontainebleau

Engin de guerre en forêt de Fontainebleau : que faire ? Quelques conseils de sécurité face aux risques que présentent les engins de guerre.
  -Mise à jour 10 février 2011 : Un billet complet sur   PHOTONATUREFONTAINEBLEAU : Touche pas, ça tue ! Fontainebleau


Que faire si on découvre un obus en forêt de Fontainebleau, ce qui, d'après certaines sources , serait moins rare qu'on ne le pense... comme celui du billet précédent.


  • Cet obus rouillé ne paraît pas particulièrement impressionnant, il ne paie pas de mine, mais il ne faut pas oublier qu'on évacue des quartiers entiers pour en désamorcer un.
  • Vous pouvez au choix prévenir l'Onf, la mairie la plus proche, les services de la préfecture, les pompiers....Nous avons fait ce qu'il fallait, nous attendons la suite...
  • Regardez sur ce site qui présente des PDF instructifs, qui ont été mis sur Calaméo. Le document En attendant les démineurs, montre qu'il faut prendre au sérieux toute munition, qu'elle que soit sa grosseur, que plus un engin est vieux et rouillé, et plus il est instable...De plus, on se focalise souvent sur les risques d'explosion, mais il ne faut pas sous-estimer le danger de dégagement de produit toxique, notamment de phosphore blanc. Et il n'y a toujours pas de remède contre les effets de l'ypérite, dit gaz moutarde.
  • Quelle est son origine ? On a le choix: cette zone est tout près du Bois Rond où les militaires ont fait des bivouacs pendant de longues années.. Et on a retrouvé de nombreux débris de bombes dans la plaine de Chanfroy, plus bas, car elle a servi de lieu d'entraînement aux apprentis aviateurs de l'armée allemande.

Voilà, pas de dramatisation excessive, mais soyons rationnels, le péril existe , laissons faire les spécialistes. Vous pouvez télécharger les PDF grâce à ce dossier.


-Autres histoires d'obus sur le blog:





jeudi 18 novembre 2010

La gorge aux archers

fougères

Le 30 octobre 2010, c'est dans une belle lumière automnale, dans une forêt parée de ses dorures de saison que les randonneurs ont pris le départ parcelle 84, au parking du Bois Rond.
Des randonneuses venues de la cité phocéenne étaient là , un trio du sud s'est constitué.

randonneurs inconscients du danger
Dans  la Gorge aux Archers.

route de Trappe charette
Une randonnée marquée par la découverte d'un obus rouillé en pleine terre.

obus oublié (2)obus oublié (1)
Une pause dans la plaine de Chanfroy, parcelle 81.

Plaine de Chanfroy

Mémoire de la guerre, ici, des monuments aux morts ont été dressés en mémoire des 36 civils exécutés en août 1944. On trouve ici une réserve biologique dirigée.

montée vers l'aqueduc
Aqueduc de la Vanne. Les marcheurs montent vers une des guérites. A l'intérieur, un regard qui permet de surveiller l'eau. Déjà vu dans ce blog, il est incontournable quand on randonne et même quand on traverse le massif en voiture. On le voit sortir de terre et devenir aérien.

Aqueduc en automne

Quand il est sous terre, on peut remarquer des petites bornes blanches marquées VP comme ville de Paris.  Dans 33 heures, l'eau acheminée dans ces conduits par des tuyaux d'un diamètre de deux mètres arrivera à Paris-Montsouris, et profitera à 30 pour cent des Parisiens de la rive gauche.

fin de randonnée

Evidemment, l’histoire avec l’obus ne s’arrête pas la, nous le verrons dans un prochain billet.

lundi 8 novembre 2010

Robert-Louis Stevenson, de Barbizon à Gretz-sur-Loing...

RLouis StevensonFanny_Osbourne_1
par David Jouas.
Quelle vie, courte (44 ans) mais bien remplie, que celle de Stevenson, le Tusitala (« le conteur d'histoires ») comme l'avait baptisé les Samoans. En lisant l'article que lui consacre Wikipédia, on peut être fier que Robert Louis Stevenson se soit attardé dans notre région. Ses descriptions de Barbizon, Grez et surtout de la forêt, peu connues, ont été éditées grâce aux éditions Pôle d’images...installées à Barbizon non loin de l'auberge Siron (aujourd’hui le Bas Bréau, lien Street View) où l'auteur de l'Ile au Trésor avait élu domicile. Il méritait largement que le thème de la journée départementale de la randonnée lui soit consacré.
plaque Stevenson Auberge Sironhôtellerie du Bas Bréau_Barbizon_aujourdhui
800 randonneurs étaient présents le dimanche 17 octobre au départ de Barbizon (« à quelques pas de là commençaient les grandes allées, (...) les interminables étendues ombragées de la forêt») pour rendre hommage à Stevenson et suivre le chemin qui l'a mené de Barbizon à Grez pour retrouver son cousin Bob.
Là-bas, il est tombé sur celle que les Grésois surnommaient la "Belle américaine”: Fanny Osbourne… Il suffit de se pencher sur sa biographie pour réaliser à quel point son amour (souvent empêché, que ce soit par les convenances, ou par la distance) pour Fanny Osbourne a influencé son œuvre.
Les officiels aussi ont tenu à rendre hommage à l’auteur écossais. Lionel Walker, vice-président du Conseil général et président du Comité départemental du tourisme, coupait le ruban tricolore, en présence des maires de Barbizon et de Grez-sur-Loing, et aussi de Michel Thomas-Penette de l'Institut européen des itinéraires culturels et de Sylvain Ducroux, responsable forêt à l'ONF. (Source: République de Seine-et-Marne.).
On avait même fait venir les musiciens du 91st G.H.P.B -Highlander du Gâtinais en tenue de kilt malgré la fraîcheur.

Trois randonnées étaient proposées au départ de Barbizon :
  1. 8 km autour de Barbizon
  2. 15 km de Barbizon à Recloses
  3. 25 km de Barbizon à Grez/Loing
C’est évidemment la troisième qui intéressait les marcheurs du Fal rando. Et c’est dans le froid, sous un ciel gris, qu’ils ont mis leurs pas dans ceux de l’auteur de Forest Notes…
ll a passé quatre étés successifs ici, à partir d'avril 1875.
La forêt a pu influencer Stevenson pour son œuvre à venir, comme l'écrit Jacques Meunier dans la préface de Forest Notes (La forêt au trésor) : «Cette première forêt, loin de l'Écosse, loin de sa condition d'avocat, l'a transformé en diseur d'hommes et d'horizon. Cette forêt avait un caractère initiatique...».
forêt Stevenson
Le plus intéressant dans la présence de Stevenson de Grez à Barbizon, c'est l'utilisation d'une écriture très visuelle et littéraire (Ah, ces rochers "tapis dans les fourrés, ravinés par la pluie, emperruqués de lichen"!) pour décrire la forêt.
Les randonneurs d'aujourd'hui s'y reconnaissent cent trente ans après...
« Le charme de Fontainebleau est un phénomène sans pareil. C'est un lieu qu'on aime plus qu'on ne l'admire. L'air revigorant de la forêt, le silence, les routes majestueuses bordées d'arbres, la sauvagerie des chaos rocheux, l'âge vénérable et la dignité de certaines futaies, ce ne sont que des ingrédients, le secret du philtre est ailleurs. L'endroit est source de santé; l'air, la lumière, les parfums et les formes s'y combinent en une heureuse harmonie. »

A cette période de son histoire, en 1875, la forêt de Fontainebleau a plus qu'entamé sa transformation initiée par les artistes et Denecourt, “l’homme aux flèches de peinture bleue” ,qui est mort le mois précédent l'arrivée de l'Écossais.
«(...) la forêt a été entièrement civilisée. Les coins les plus sauvages portent un nom et ont été vénérés comme des monuments antiques; au plus profond des bois , la nature a préparé et équilibré ses effets avec un art qu'on dirait conscient; et l'homme, avec ses flèches de peinture bleue, a contresigné le tableau.»

Stevenson débute sa connaissance de la forêt avec les peintres qui fréquentent Barbizon « une communauté sans chef ».
«Pendant quelques temps, je fus un barbizonnais assidu....et ce hameau silencieux proche de l'orée du bois est un ilot de verdure dans ma mémoire. Le grand Millet venait de mourir, les volets verts de sa modeste demeure étaient clos; ses filles étaient en deuil. »
Stevenson parle de Millet, de Théodore Rousseau. Il connait histoire locale , l'Angélus de Millet devient un tableau emblématique, connu dans le monde entier...Les randonneurs de la journée départementale ne manquent pas de faire une halte devant le monument consacré aux deux peintres (que nous avons vu dans ce billet).
« Millet qui aimait la dignité comme Michel-Ange, Rousseau dont le pinceau moderne se colorait de l'éclat des Anciens.»

A l'auberge Siron, "excellente caserne d'artistes", Stevenson s'insère dans une petite société qui a ses codes et ses coutumes. André Billy : « Une sorte de club, les habitués s’arrangeant de manière à y rendre la vie intenable aux intrus. »

« Nous revenions de nos longs séjours dans l'air fortifiant, le sang régénéré par le soleil, l'esprit rafraîchi par le silence de la forêt; le Babel de nos voix rendait des sons agréables; (...) et dans la haute salle de l'auberge, aux panneaux décorés de peintures quelconques et éclairés par des chandelles vacillant dans l'air nocturne, les conversations et les rires résonnaient tard dans la nuit.»
Ce qu'il aime dans la forêt, c'est sa diversité, qui fait «qu'elle n'est presque nulle part ennuyeuse, en dépit de son étendue considérable. »


Tout comme l'Écossais, les marcheurs d'aujourd'hui, en quelques centaines de mètres de distance, passent d'une parcelle où
« ...les grands chênes prospèrent tranquillement sur un sol uni; ils projettent leur ombre sur une grande surface; l'air et la lumière circulent très librement sous leur ramure étendue
à une autre parcelle où
« les arbres ont du mal à trouver une assise; des châteaux de roche blanche s'y entassent l'un par dessus l'autre; le pied glisse,(...) la mousse s'accroche dans la crevasse; et au-dessus de tout cela le grand hêtre élève sa cîme, lance ses bras, et avec une grâce surpassant l'architecture des églises, offre une voûte à ce chaos accidenté.»
Avec quelques mots choisis et ajustés, l'écrivain nous donne une description de la sylve aussi parlante que toutes nos photos. Puissance évocatoire du style du futur auteur de Jekyll et Hyde qui condense les images. Voilà ce que déclame peut-être notre orateur, en pleine forêt :
orateur Stevenson forêt2

Sphinx de Franchardprieuré de Franchard
Sur le trajet des randonneurs, Franchard, son Sphinx, son ermitage, le plus ancien édifice religieux de la forêt. Deux plaques ornent ses murs: La première rappelle la tenue, le 9 juin 1900, du premier congrès international de sylviculture.La deuxième est apposée le 15 novembre1969 pour honorer le congrès de l'UICN du 7 octobre 1948. Une petite niche avec une vierge se dresse contre le mur sud de l'ermitage.
On voit passer des trompes de vènerie, photos tirée du billet que Will77 a consacré à la journée. Certaines traditions perdurent à travers les siècles, car même à son époque, Stevenson les rencontrait:
« Tout à coup éclatent les aboiements ardents, impatients et violents d'une meute; un daim terrorisé vous dépasse et disparaît à la lisière du bois. Alors surgissent en courant un homme ou deux en blouse verte, fusil et gibecière en bandoulière. Bientôt parvient du rideau d'arbres le crépitement des coups de feu qui déchire l'air. Ou bien il se peut que les chiens aient perdu la trace du gibier, les trompes résonnent, les chasseurs en veste rouge s'élancent à travers les clairières tandis que le roulement des lourds galops passe au-dessous du refuge où vous êtes perche, au milieu des rochers et des bruyères. Le sanglier n'est pas loin et toute la forêt et les villages d'alentour s'enfièvrent d'une vague exaltation, d'un vague espoir. Qui sait jusqu'où la chasse peut se prolonger ?»
Quelques kilomètres plus loin, le village de Recloses. Stevenson empruntait parfois un autre tracé, nous en avons parlé à propos de ce billet « Autour du polygone » sur l’ancienne zone de tir : «Depuis quelques instants déjà, on entend le son du canon et là, après avoir dépassé Franchard, c'est un militaire tenant un cheval par la bride qui arrête notre équipage. » Lire la suite sur le billet…
église de ReclosesRecloses (2)
Puis c’est l’arrivée à Grez-sur-Loing. Les randonneurs du Fal rando ont marché un peu trop vite, résultat, ils vont poireauter deux heures en se gelant les miches, en attendant que les participants soient au complet pour le retour en autocar jusqu’au point de départ. Heureusement, Grez vaut le le détour. On y trouve:
    La Tour de Ganne, dans la ruelle du même nom. Tour Ganne Érigée en 1127 par Louis VI le Gros, la tour de Gal, ou de Ganne, fut l'un des donjons qui fortifiaient les confins de l'Ile de France et de la Bourgogne. On pense que cet édifice de défense est construit par le roi suite à une révolte du vicomte du Gâtinais, en même temps que Moret. Une tourelle portant un oratoire dirigé vers l'Orient laisse discerner un dôme aujourd'hui disparu. Elle rappelle la Tour de Londres bâtie par le Duc de Normandie en 1078 sous les Plantagenêt. La tour fut démantelée à partir du XVIIème siècle. Dans le donjon quadrangulaire meurt Louise de Savoie, la mère de François 1er, du choléra. Un parc de 3000 m entoure la tour avec deux lavoirs restaurés qu'on peut voir sur cette galerie de photos. Le vieux pont à dos d'âne, avec ses dix arches qui ont inspiré d'innombrables tableaux ,rue du Vieux-Pont. Typique des ponts médiévaux, il faisait partie intégrante du système de fortification de la cité, mais il a été souvent endommagé ou démoli par les guerres. Le plasticien Christo l'a emballé pour devenir temporairement une œuvre de Land art. L’Église Notre Dame et Saint Laurent, rue Paul Wilson. église Grez sur Loing
Grez est un lieu important pour Stevenson, car il y rencontre la femme de sa vie. Mais Grez rend aussi hommage à d’autres artistes, notamment ses peintres japonais, dont Kuroda Seiki. L'avocat d'Edimbourg n'a pas rencontré le fils du samouraï venu de Tokyo car ils ne sont pas de la même génération.
.panneau Stevenson Grez
Que pensait Robert-Louis Stevenson de Grez-sur-Loing ?
«Grez est un lieu qui suscite moins l'inspiration que Barbizon(...)
Grez est situé hors de la forêt, au bord de la rivière étincelante. Le village se prévaut d’un moulin, d’une église ancienne, d’un château et d’un pont aux nombreuses piles à éperon. Ce pont est anonymement célèbre (...)»
Une ambiance différente, une autre société, tournée vers les loisirs, le village "joli à voir, gai à habiter ""éclaboussements des avirons et des baigneurs, les costumes de bain qui sèchent, les canoës coquets près de l'embarcadère..." Le jour de la randonnée, en automne, à Grez, sous le ciel voilé, on ne retrouve pas vraiment cette ambiance.
Grez et le vieux pont
En comparant les deux endroits, l'écrivain se fait philosophe. Barbizon, le village des peintres en bord de forêt est un lieu propice à la méditation, et Gretz est le lieu du divertissement, là où il y a toujours quelque chose à faire. Malgré Fanny Osbourne (en fait, il semble qu’il ne l’a pas encore rencontrée au moment où il écrit) , le regret pointe:
«... je n'ai pas gardé de souvenirs de moments de ferveur durable, ni d'instants magnifiques d'euphorie comme j'en ai connus dans les futaies solennelles et les heures calmes de Barbizon ».
Dans la forêt, dans la solitude, l'homme n'échappe pas au face à face avec lui-même alors qu'au bord de l'eau, il se distrait avec les loisirs. Révélation pascalienne déjà pour le voyageur Stevenson, qu'il approfondira avec l'ânesse Modestine sur les 220 km de sentiers à chèvres des Cévennes ou quand il écrira son essai Une apologie des oisifs (An apology for idlers) en 1877.

En conclusion, on peut dire que les 25 km de forêt qui séparent Barbizon de Grez-sur-Loing ont représenté une étape pour Stevenson, écrivain en devenir. Nos sentiers comptent un peu dans l'histoire littéraire.

Et ça, les marcheurs frigorifiés de la mi-octobre qui se sont réfugiés dans les autocars (2 euros le voyage de retour) ne s’en doutaient même pas…Voir tout de même cette galerie photo des Gobes Chemins. Ils pourront toujours lire ou relire les œuvres complètes de Stevenson qui sont tombés dans le domaine public et que vous même pouvez télécharger en PDF, doc ou autre. Et même en anglais directement sur Internet , exemple:
Ses essais de voyage, qui comprennent les FOREST NOTES , abondamment citées dans ce billet. Très intéressant aussi, si on veut rafraîchir son anglais, ses essais de voyage avec le vocabulaire traduit en dessous :

dimanche 31 octobre 2010

Fête de la rando à Égreville : à travers la plaine.

Le dimanche 10 octobre a eu lieu la fête de la rando à Egreville. Le fal rando s'est rendu sur place pour faire honneur à ce petit village qui, si on regarde bien la carte, se trouve aux limites de l' Ile-de-France, dans le canton de Lorrez-le-Bocage, pratiquement à la jonction de trois départements : l'Yonne, le Loiret et l'Aube.égreville_aérienEchogrevillois 56

Cette fête était organisée par la RANDOGREVILLOISE, une association qui se donne pour mission de mieux faire connaitre Égreville et ses environs.

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Sous un ciel voilé, les randonneurs explorent la vaste plaine agricole qui entoure le village des 2149 Égrevillois, Égrevilloises (note: l’égrevillois est aussi le nom d’un gâteau, créé en 2009, dont la marque a été déposé à l’Institut National de la Propriété Industrielle). Pas de grosses pentes, l'altitude minimum est de 107 mètres au-dessus du niveau de la mer, l'altitude maximum est de 141 mètres sur une superficie de 31, 84 km². La flèche de l'église doit se voir de loin dans la campagne. Voir sur les photos aériennes du site.

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Les curiosités, une visite de ferme avec des chèvres et de nombreux chatons, la place Jules Massenet avec sa halle digne de celle de Milly-la-Forêt et du coté de l’architecture sacrée, une imposante église avec ses chapelles à pignons, son chœur surélevé surmonté d’une flèche aigüe.
  Origine du nom: issu d'un patronyme mérovingien Acrivilla devenu Egrevilla en 1164, puis Esgreville en 1519.
Le bourg fortifié est construit sur le plan des villes romaines, avec deux rues principales se coupant à angle droit , orientées est-ouest et nord-sud. Les pèlerins de Compostelle déviaient de leur route pour y trouver le repos.

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L’heure de se restaurer, avant de repartir.

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Place Jules Massenet: la Halle. Un édifice ouvert de tous les cotés qui repose sur quatre piliers de chêne formant une nef centrale. Son extrémité sud présente la particularité de s'appuyer sur un pignon en pierre construit. La façade nord est à colombage, conformément au style régional. La situation centrale de l'édifice, son volume et la qualité de son architecture témoignent de l'importance de la fonction commerciale de la ville à l’époque de sa construction entre 1540 et 1569(Restaurée en 1638, inscription gravée sur une ceinture en fer reliant un poteau à une poutre dans la cinquième travée ). La halle est le centre de la foire annuelle à la volaille.

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Son clocher carré lui sert de porche ouvert. Grande église Saint-Martin construite au XIIIème siècle, restaurée au XVème. L'église est restaurée en forme de croix latine avec chevet polygonal se terminant par une absidiole et consacrée le 18 février 1483. La tour percée de meurtrière abrite un escalier à vis. Magnifiques vitraux, on reconnait l’Adoration des Mages au centre.

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DSCF5744DSCF5749 C’est promis: on reviendra à Égreville !